samedi 21 septembre 2013

Faites la paix avec votre critique intérieur !


Nous entendons tous de temps à autre cette petite voix pressante, celle de notre critique intérieur, qui nous dénigre. Comment en faire un ami ?


Qui n’a jamais entendu cette petite voix le fustiger avec des commentaires tels que « Tu es un incapable, tu n’as aucun talent, tu n’es qu’un paresseux, tu n’es pas drôle, tu n’as rien de séduisant », et ainsi de suite ?

Tout le monde possède un critique intérieur, car nous avons tous des souvenirs, aussi bien conscients qu’inconscients, de toutes les fois où d’autres personnes nous ont critiqué et où nous nous sommes senti incapable ou stupide. Ce sont les cicatrices de notre enfance, durant laquelle est apparu notre critique intérieur. Notre voix intérieure nous parle tout le temps. Et lorsqu’elle devient critique à l’excès, nous rabaissant sans cesse, encore et encore, nous finissons par perdre notre estime de soi.

Il existe deux écoles quant à la manière de résister au critique intérieur. Pour l’une, il faut lui dire de se taire, lui opposer une pancarte « Ne pas déranger », lui hurler dessus, se mettre en colère contre lui…

D’autres, à l’inverse, et selon nos valeurs, pensent que dire à son critique intérieur de se taire et autres rudoiements – lesquels, fondamentalement, s’adressent à nous-mêmes – constituent des solutions superficielles et à court terme, qui ne guérissent rien du tout. Une voix intérieure qui nous critique en permanence est l’expression d’une faible estime de soi. Il semble donc préférable de remonter jusqu’à la racine du problème.

Il est important qu’une autre voix intérieure prenne la parole et, au vu de ces forces, commence à nous dire que nous sommes quelqu’un de bien et d’agréable, doté de talents spéciaux. Cela signifie que nous devons commencer à faire la paix avec notre critique intérieur et à accepter la personne que nous sommes vraiment – avec toutes nos failles et toutes nos qualités.

Se réconcilier avec un critique intérieur négatif à l’excès et méprisant en permanence constitue une manière positive de s’en débarrasser.

Comme l’a fait remarquer Abraham Lincoln : « N’est ce pas détruire mes ennemis que d’en faire des amis ? »

Faire la paix avec notre critique intérieur exige, bien sûr, que nous commencions à apprécier notre propre compagnie – ce qui va bien au-delà de la compréhension et du respect de nos forces, car le respect n’engendre pas forcément l’amitié.

Nous devons aussi commencer à apprécier le type de personne que nous sommes. Et si nous ne nous apprécions pas vraiment aujourd’hui, cela provient probablement, comme nous l’avons déjà mentionné, des critiques destructrices émises à notre encontre par d’autres personnes – essentiellement durant nos jeunes années, alors que nous étions très vulnérables.

À l’époque, nous étions très impressionnables, et nous nous sommes approprié ces remarques, continuant à nous les répéter jusqu’à ce que la perception des autres devienne réalité – bien ancrée dans notre système de croyances.

Peut-être ces critiques et moqueries étaient-elles justifiées à l’époque, mais il est bien connu que nous tendons à être notre plus sévère critique. Ce que nous nous disons aujourd’hui à nous-même fait probablement plus mal que ce qu’avaient à l’esprit ceux qui nous ont critiqué les premiers. Et si effectivement ceux-ci avaient l’intention de nous blesser, peut-être bien qu’ils cherchaient à se blesser eux-mêmes en blessant une personne qui leur était proche.

Quoi qu’il en soit, il est clair qu’il ne rime à rien de continuer à vivre sous un feu de critiques féroces et désobligeantes : non seulement cela affaiblit nos défenses contre le doute et la peur, mais cela peut aussi, par moments, nous rendre vraiment malheureux. Il est également évident que nous avons quasiment tous envie d’être en bons termes avec nous-même. Car, en fin de compte, c’est nous qui devons résoudre nos problèmes et, dans ces moments-là, nous ne pouvons compter que sur nous-même.

Comment nous y prenons-nous pour devenir l’ami de quelqu’un ?
Comment lui montrons-nous que nous l’apprécions ? Généralement en :

– lui faisant des compliments
– prenant le temps de l’écouter quand il a des soucis
– lui offrant un cadeau de temps en temps
– lui vouant une amitié inconditionnelle, mais sans complaisance

Si c’est ainsi que nous nous comportons avec nos bons amis, c’est aussi la manière la plus honnête, la plus authentique, la plus directe – et la seule – de devenir notre propre ami.

Sous le feu roulant des attaques de notre critique intérieur, nous n’avons guère pris l’habitude d’être généreux et amical vis à vis de nous-même. La seule manière de faire un sérieux effort consiste à nous comporter comme nous le faisons avec autrui.

Ainsi, aussi étrange que cela puisse nous sembler au début, nous dire (et faire) ce que nous réservons habituellement uniquement aux autres montre que nous sommes déterminé à prendre cette quête au sérieux.

Par conséquent, forcez-vous s’il le faut, et…

– soyez généreux avec vous-même et faites-vous des compliments
– prenez le temps d’écouter votre corps et votre esprit
– sur un coup de tête, offrez-vous un cadeau surprise
– et, sans tomber dans la complaisance, montrez-vous inconditionnel dans votre appréciation de vous-même.

1. Soyez généreux avec vous-même et faites vous des compliments

La prochaine fois que vous serez content de vous, soyez généreux avec vous-même. N’allez pas gâcher votre bonne humeur en vous lançant dans ces lamentations intérieures sur ce que vous auriez dû faire pour faire encore mieux.
Donnez-vous une petite tape sur l’épaule (même simplement en pensée), dites «Bon travail ! » et restez-en là. Il va vous en coûter de vous abstenir de toute autocritique, vous allez même, peut-être, vous sentir hypocrite de vous montrer si accommodant envers vous, mais considérez cela comme un investissement en vue d’une relation plus douce avec vous-même.

2. Prenez le temps d’écouter votre corps et votre esprit

Notre esprit nous parle sans arrêt et, quand il juge la question importante et que nous n’écoutons pas, il nous lance des signaux de détresse (par exemple un sentiment de malaise) qui, si nous n’y prêtons pas attention, peuvent se transformer en symptômes physiques intenses, tels que migraines ou maux de dos.

Soyez donc à l’écoute des variations d’humeur ou douleurs physiques survenant sans raison apparente. Dans ce cas, prenez le temps de vous asseoir, fermez les yeux, dites-vous à vous-même que vous désirez connaître les raisons de cette saute d’humeur ou douleur physique, et laissez votre esprit vagabonder librement dans toutes les directions.

Faites cela de manière répétée. Si cela ne donne aucun résultat, pratiquez la méditation et, avant d’entrer dans la vacuité, c’est-à-dire l’espace entre deux pensées, dites vous que vous désirez connaître les raisons de votre malaise, et n’y pensez plus. La réponse, ou une indication de ce qu’il faut explorer, viendra tôt ou tard.

3. Faites-vous un cadeau surprise

Notre premier exemple, dans lequel vous vous complimentiez pour quelque chose dont vous étiez fier, est aussi une bonne occasion de vous faire un cadeau surprise. Pour vous surprendre, il vous faut agir sur un coup de tête. Résistez à la tentation naturelle de vous trouver une excuse pour vous acheter un nouveau pull ou un livre. Abandonnez-vous à cet instant et profitez-en, en vous disant que vous faites cela pour le seul plaisir de le faire, parce que vous êtes quelqu’un de bien, un vrai ami.

4. Appréciez-vous sans conditions

La prochaine fois que vous ferez quelque chose de stupide, au lieu de vous traiter de tous les noms, dites quelque chose comme « D’accord, tu as vraiment été à côté de la plaque, pour telle ou telle raison, mais ne t’inquiète pas : cela ne change rien à notre relation, tu feras mieux la prochaine fois ».
Inconditionnellement ne signifie pas être complaisant ; cela signifie que vous êtes capable de reconnaître une erreur et d’en trouver les raisons, mais que cela ne change rien à votre appréciation de vous-même.

Un bon contrepoids à cette critique intérieure est de faire un bilan de valeurs, afin de mieux comprendre ce qui nous motive. Etre proche de ses valeurs généralement fait taire notre critique intérieure.

Et avec votre critique intérieure, quelles relations entretenez vous?


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